Je sais cher monsieur ou gente dame que je ne suis pas ici chez moi !
Bien mieux que vous, car je sais que je ne suis, ni ici, ni nulle par ailleurs chez moi !
Je sais, mais il te sera difficile de le comprendre, que je ne suis qu’un oiseau de passage.
Affublé de rites bien primaires pour m’en donner l’impression contraire.
L’idée n’est pas venu de toi, ni de moi à tout de bien y réfléchir.
Mais je me ferais bien plaisir de semer, dans la terre que tu t’es octroyé, mes idées noires.
Je serais un homme bien sous tous rapports, à l’idée de te plaire, mais qui au fond te déplaira encore plus.
C’est bien connu, je suis dénué d’âme, je suis un homme de couleur, un basané, un fainéant, un moins bien sous toute couture, carrément citoyen de seconde zone.
Je me parerais de tous ces habits de lumière à tes yeux pour te plaire.
J’ai ma conscience et ma liberté de penser avec moi.
Tu n’y pourras donc rien, à part t’agiter tel un guignol qui aura le mérite de me faire rire.
Car je me fends la poire à te savoir si investi à me dénigrer.
Cela me donne l’importance que tu aimerais m’ôter par ailleurs.
Mais comme cela te dépasse tu te dis que ca dépend. De cette idée, je me forge un caractère, à te rendre zinzin.
Je ne crois pas à la grandeur de l’homme car j’ai vu des hommes grands sans... Je te laisse te fourvoyer à souhait et telle une salière qui se vide, tu renforceras ma force de conviction.
Ta terre, tu ne l’emporteras pas entre quatre planches. Et même si tu t’y obstines, il y a de grandes chances que cela accouche d'un sapin.
Alors mes descendants continueront de la souiller, ta terre, de leurs idées bien noires.
Ils prendront ce qu’on ne leur donne pas pour te laisser tout le reste !
Si tu savais comme ton indifférence me touche, tu t’y attacherais davantage.
Cries, calomnies, mens …à ta guise, cela amusera tes consanguins. Une orientation dans ta vie, une ligne directrice dans ta destinée. C’est ta seule issue, ta seule façon d’être quelqu’un.
Et parce que je ne le sais que trop bien je te laisserais ce plaisir et même davantage. Car je sais que cela ne fera pas de toi un homme ou une Femme mais t’en donneras l’impression.
Après tout c’est ce qui t’intéresse. Être l’auteur de mon malheur n’est qu’une façon de te réaliser.
Je te le con-cède et t’y accompagnerais volontiers. Car de la tu saisiras peut être la quintessence de la vie ; ici ou ailleurs le tout est de se réaliser, se voir devenir papillon à la place d’une chrysalide et voguer au grès de ses battements.
Alors et alors seulement tu comprendras que tu n’es ni ici ni ailleurs chez toi : et désormais le butine-ment sera ton sevrage. Tu voleras aussi tu verras « ogre-et » des vents et de la houle, tu adhéreras à la théorie du battement d’aile.
Nous sommes un tout et ne formons rien. Mais en acceptant d’être une somme de rien, dans ce bas monde, nous formerons un tout !